Alain Astruc
C'était un grand acteur, très libre. Il était en perpétuel mouvement, toujours à la recherche du son dans l'espace. Il dansait. Tout lui était donné par le rythme et le son. Il répondait à tout ce qui arrivait de l'extérieur, chaque bruissement du public était intégré dans son jeu.
Il a joué seul "L'école des femmes" de Molière.
Il jouait tous les personnages, car pour lui c'est l'écriture qui
conduit tout et il faut jouer "l'écriture non le personnage".
Il était donc conduit par l'écriture, la parole; et les personnages
apparaissaient. Il concevait la matière orale comme une musique: le
verbe devient à la fois espace et présence.
Il avait une conception du théâtre où le public fait
le théâtre avec le comédien. Le comédien n'est
pas là pour montrer au public, mais pour le faire parler.
"Moi, quand je joue, je n'ai qu'un sentiment, c'est celui de faire parler
le public, celui d'être transparent, et de ce fait, d'engager avec
le public des rapports de rire, des rapports quels qu'ils soient, mais aussi
des rapports de parole." Alain Astruc (extrait de "Or,
hors, oreille")
“J’ai une vision du théâtre où le public est la partie véritablement agissante et ça détruit l’ordre des pouvoirs.” Alain Astruc
Il a écrit plusieurs pièces de théâtre non éditées. Elles traitent de sujets importants avec une grande légèreté, rien n'est imposé aux spectateurs, tout reste ouvert, c'est une écriture orale.
"Or, hors, oreille " un livre d’entretiens sur le théâtre entre Alain ASTRUC et Claude BUCHVALD, Bernard BENECH, Claude MERLIN, Marc ZAMMIT, Blaise MERLIN et préfacé par Robert ABIRACHED a été édité par les éditions de La Guillotine en 2001, il est disponible à la librairie "Le coupe papier" rue de l'Odéon
" Astruc a été jusqu’ici une sorte de Socrate, Diogène du théâtre, son enseignement fulgurant s’est transmis oralement...Et nous sommes aujourd’hui quelques-uns à continuer à nous en nourrir " ValèreONovarina. "Alain Astruc, écrivain, trace son phrasé avec son souffle, en jouant avec la matière verbale et en s'aventurant sans autre point d'appui dans l'espace vers l'Autre…" RobertoAbirached "A lire les pièces d'Alain Astruc, on se dit qu'elles vont faire subir au théâtre tel que nous le connaissons une sorte d'hydrolyse, comme le jazz le fait à la musique occidentale, et ce qui en naîtra est quelque chose d'inimaginable et de totalement bouleversant." Claude Merlin. |