L'Infirmière et la Putain
L'Infirmière et la Putain
pièce événementielle d'Alain Astruc
L'infirmière: Marie Lopès
La putain: Cécile Duval
Une infirmière diplômée et une poule de luxe se retrouvent
dans un studio de télévision pour une émission sur la
condition des femmes. Naturellement elles auront un débat entre elles
avant l'arrivée des journalistes et elles verront bien qu'elles sont
dans la même position, c'est à dire dans une situation de révolte
par rapport à l'histoire et aux hommes... Éventuellement elles
voudraient aussi se libérer de cet univers qui n'est plus que celui
de l'information et du spectacle.
Cette pièce est une conversation entre deux jeunes femmes invitées à une émission
sur la situation des femmes dans la société. La putain, très
belle, décontractée, très chic, et dans un petit vêtement
tailleur: l'infirmière diplômée qui est là en
représentation pour défendre ses droits. Les deux femmes par
conséquent sont assises sur ce divan somptueux sur lequel elles naviguent
avec la parole. C'est donc, par conséquent, surtout un travail sur
le texte et sur les rapports amoureux qu'il y a entre ces deux jeunes femmes.
Au départ l'infirmière diplômée refuse l'idée
d'avoir à s'exprimer avec cette femme, car il n'y a aucun rapport,
pense-telle entre une putain et une infirmière diplômée,
et au cours du dialogue les sentiments se transforment et finalement les
deux femmes s'en iront, bras dessus, bras dessous, car elles auront compris
que la situation des femmes était beaucoup plus importante que la
situation d'une corporation ou d'une autre: ces deux jeunes femmes étant
là pour défendre leur syndicat. Donc travail essentiellement
fondé sur le texte, sur la parole et sur cette dramaturgie qui fait
que la parole, quand elle est vécue de l'intérieur, peut transformer
deux êtres dans le sens d'une ouverture qui sera donnée au public
en tant que telle.
Extrait de la pièce
L'infirmière : J'ai voulu être infirmière
pour la blouse et pour les gants, mais maintenant, j'en ai marre, j'en
ai vraiment marre, c'est tout.
La putain : Mais c'est parce que tu travailles, tu travailles plus qu'il
ne faut.
"Mots en liberté. Pièce clownesque et minimale" Libération du 23/10/2002